samedi 15 mai 2010

Le changement c’est la survie : les nomades, les caméléons, les migrateurs, les mutants et les papillons nous le prouvent


Le changement c’est la liberté.

Les nomades bougent parce que c’est vital pour eux : s’immobiliser, c’est mourir. S’amarrer, comme un navire au port, c’est se rouiller. S’ancrer c’est se dissoudre, s’attacher c’est disparaître. Qu’ils soient roms, bédouins, targuis ou globe-trotters, les nomades trouvent la vie dans le mouvement. Ils se stabilisent dans le déséquilibre, se construisent dans le changement. Dans ce cas, le changement devient une sorte de stabilité. Le mouvement rassure, c’est la pause qui fait peur. L’homme ne change pas dans son for intérieur. Il trouve son alignement dans la nouveauté et le non-attachement.
Il sera quelquefois salutaire de faire momentanément comme ces nomades afin de trouver le bon chemin en s’essayant à de nouveaux environnements, de nouveaux comportements, de nouvelles visions du monde.

Le changement c’est l’adaptation temporaire à son environnement.

Les caméléons changent aussi parce que c’est vital mais avec une autre raison : stratégie de camouflage, devenir invisible ou « comme les autres ». Ne pas se différencier pour exister. Les phasmes, ces insectes-brindilles, hallucinants de ressemblance avec leur environnement, se sont adaptés jusqu’à « être » la branche sur laquelle ils se trouvent. La nature est pleine de ces espèces qui se sont adaptées à leur environnement pour se fondre dans celui-ci et ainsi n’être pas – ou moins- vulnérable.
Nous jouons tous plus ou moins au caméléon, pour éviter le danger, nous nous coulons dans la masse pour être moins visible.



Le changement c’est changer d’environnement.

Les oiseaux migrateurs : pour eux le changement d’environnement correspond à une stratégie de survie : migrer vers les pays chauds pour éviter de s’adapter à des températures froides. Les ornithologues ne comprennent pas encore totalement comment, chaque année, les oies sauvages ou les cigognes retrouvent leur chemin pour venir vers des températures plus clémentes et ce qui déclenche la migration.
Au final, en changeant d’environnement, ces oiseaux vont survivre à un environnement qui leur aurait été fatal.
Ne faisons-nous pas comme ces oiseaux migrateurs lorsque nous fuyons devant un chien qui tente de nous mordre ou plus encore lorsque nous décidons de partir en vacances au bord de la mer ?


Le changement c’est la mutation nécessaire.

Les mutants s’adaptent à leur environnement et changent sans s’en rendre compte. Les bactéries sont censées avoir besoin d’oxygène et d’une température « normale » pour vivre. Les champs pétrolifères pullulent de bactéries qui se nourrissent du soufre pour vivre et que l’oxygène peut détruire. Les bactéries thermo-résistantes se sont adaptées pour survivre à des températures de plus de 60 voire 100°C. Les moustiques résistent d’une manière inéluctable aux insecticides qu’on tente de leur asséner pour les faire disparaître. Nos organismes deviennent résistants eux-mêmes à certaines bactéries par l’emploi trop intensif d’antibiotiques. La mutation, c’est l’adaptation à l’environnement, adaptation rendue nécessaire pour la survie. La mutation possède un caractère irréversible, la résultante se trouvant quelque part dans une modification très profonde du métabolisme rendant ainsi l’objet de la mutation différent dans son être.


Le changement c’est la vie –ou la mort ?-

La chenille considère que la métamorphose est sa mort, le papillon, sa naissance. Et si le changement était l’aboutissement de la vie, la mutation une nécessité de devenir soi, l’évolution un mal nécessaire au cours duquel on enlève ses « gangues » pour enfin atteindre son identité ?
Et si avant de muter, on était une chenille, inconsciente de ce qu‘elle est au plus profond d’elle, pendant notre mutation, ce chenillon fripé qui souffre de devoir se transformer et après la mutation ce papillon coloré et mobile ?
Et si après tout le changement vrai, utile et durable, c’était celui-là ?

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