mercredi 23 mai 2012

Co-poeme ; Duo d'eau

Juste mes hanches pour une danse ,un temps précieux ou s'accorder,sur d'autres courbes réjouis toi ,le monde est vaste ne l'oublie

Juste mes mains pour t'aborder, monter à bord de ton vaisseau, danser sur l'eau et voyager, au gré des vents et des courants

Le ciel offert pour nous guider ,lui laisser dire ses étoiles,ses voeux secrets sur nous posés

Donnent la prochaine escale. Énergies belles, énergies folles, d'un itinéraire mystérieux, le saut quantique est devant nous

Du nouveau monde trouvons les mots,osons ensemble les premiers pas ,donnons un nom à ce rivage .

Mes yeux de terre empoussierés se lavent à tes beaux nuages, la lave coule sous les flots de nos touchers, de nos partages

Les labyrinthes de nos rêves ne nous laissant que peu de trêves,gardons ici le fil de l'eau pour mieux nous rapprocher du beau, de l'éternel, de l'infini, de l'unité, de l'essentiel.

Co-poème avec @Eva-naissante

dimanche 13 mai 2012

Le rêve du marcheur-glisseur


Le marcheur glissait dans un énorme toboggan. Il allait vite. Ça ne ressemblait pas à un jeu. Il était comme entrainé vers l’inconnu, un inconnu grisant mais inquiétant. Les parois du toboggan, entre texture métallique et  végétale, lui étaient bizarrement familières. Il descendait, descendait, descendait. La descente était vertigineuse, sans fin, sans but lui semblait-il. En tous cas, il n’en voyait pas le bout. Le toboggan était comme suspendu en l’air : aucun pylône, aucun câble, aucun support, ne venait entraver la vue de ce demi-tube vert infini dans lequel il se trouvait emporté. Il était seul ; personne dans le toboggan, personne à l’extérieur. Aucun bruit, aucune odeur, aucune présence, une ambiance de vide sidéral et sidérant. Solitude absolue, vitesse ahurissante, à part son expérience, tout ce qui l’entourait était comme une absence infinie, une non-existence, un trou noir dans le « rien ». Oppressante impression, vision d’un néant nié, sensation d’abandon et d’absence de maitrise, le marcheur-glisseur se laissait envahir par cette curieuse apesanteur. Lorsqu’il tentait de se freiner en faisant frotter ses pieds aux parois du tube, ses pieds traversaient la fine membrane. Lorsqu’il tentait de le faire avec ses mains, l’effet était identique. Concentré sur son corps, apeuré par le risque du vide, il se plaçait du coup au centre du tube  pour éviter de tomber. Il ne comprenait pas pourquoi son corps ne traversait pas la membrane. C’était seulement lorsqu’il voulait forcer que la paroi se dérobait. Sa gravité seule ne semblait pas provoquer de déchirure. Comme un obus lancé, le marcheur-glisseur suivait les circonvolutions du tube qui, au gré des espaces vides, prenaient des allures de grand huit. Au loin, tout à coup, il crut voir une main tendue au bout d’un bras immense d’une personne qu’il ne pouvait distinguer. La main grandissait en même temps qu’il s’approchait, elle devenait énorme, incommensurable, démesurée. Elle semblait maintenant lui barrer le chemin, bloquant le tube qui passait à travers elle. La main devenait mur et le mur s’approchait maintenant à une vitesse hypersonique. Le marcheur-glisseur ferma les yeux très fort, pensant son dernier jour arrivé : il allait s’écraser contre cette main qui, avait-il cru allait l’aider à sortir de cette folie. Au moment de l’impact, le marcheur se réveilla en sursaut et en sueur.
Il conservait encore toutes les sensations, toutes les impressions, toutes les émotions de ce rêve hors normes. La solitude revenait encore le travailler même dans son sommeil. Oui, le changement se vivait solitaire et c’est dans le lâcher-prise que le changement réussit. Mais son inconscient lui avait là envoyé un message de plus. Mais lequel ? Que représentait cette main tendue qui devenait sa perte ? Un éclair de conscience vint alors illuminer sa compréhension : l’amour que les autres nous offrent peut bloquer notre propre progression, créant une dépendance qui peut nous arrêter. Trop d’amour nuit et peut écarter de son propre chemin tout être qui souhaite créer ce déséquilibre avant, rompant ce lien secret qui lie à l’absence, au dénuement, au néant. Le marcheur n’avait jamais su réellement comment gérer le lien à l’autre sans tomber dans la dépendance mais il était maintenant sur le chemin de cette révélation : quel beau rêve !
Il se retourna pour se rendormir et sourit.Avant  de se rendormir, il eut une deuxième illumination : ce toboggan était son ADN, son propre programme, son chemin personnel... bien sûr. 

Merci à @Eva_naissante de m'avoir encore inspiré. "Trop d'amour me nuirait, m'écarterait de moi, de ce lien secret qui me lie à l'absence, au dénuement. "

samedi 5 mai 2012

Eléments terre (co-poème)


j'ai de la terre le rythme lent,le son reggae d'une ile calme ,entre alizé et océan
j'ai de la mer le goût iodé, le flux changeant, l'écume blanche et l'air puissant
j'ai aussi de la pierre cette respiration, inconnue, invisible, qui lui donne son grain, sa douceur, son poids
j'ai de l'air le léger, le vivant, le tournant, le pouvoir de soulever et celui d'apaiser
j'ai enfin de l'humain l'émotion vive au corps vissée à double tour et pas prêt de la quitter.

Le premier vers est copyright  : elle m'a inspiré les quatre suivants. Merci à elle

mardi 1 mai 2012

"Mais pourquoi offrez-vous du muguet le 1er mai ? "dit JkYTµ le martien

"Mais pourquoi offrez-vous du muguet le 1er mai ? "dit JkYTµ le martien à un vendeur ambulant juste après s'être téléporté là, juste parce que ça sentait drôlement bon.
- Vous tombez bien, cher .... animonsieur ?
- Non, non, je suis un Martien.
- Ah bon ! fit le vendeur, impassible
puis continuant sur sa lancée, 
- Oui, vous êtes tombé sur LE spécialiste MONDIAL du muguet, fit-il pas peu fier de sa renommée imaginaire. 
- Alors, dites-moi vite. Je suis très intrigué par tout cet engouement. 
- Et bien cela a commencé au XVIème siècle. Un chevalier ramena en France d'une bataille lointaine un brin de muguet à son Roi, Charles IX. Le Roi se pâmant devant une si belle fleur décida d'en offrir à toutes les dames de son royaume. C'était déjà la tradition chaque 1er Mai, que d'offrir une branche fleurie à ses amis pour chasser les gelées de l'hiver. L'année suivante, il en fit une tradition que tous suivirent joyeusement.
- Très intéressant de voir comment s'exerce l'influence chez vous... fit pensif JkYTµ. Et ça fait plus de 400 ans que ça dure...
- Eh oui, on est comme ça. On aime bien ce qui ne change pas, affirma fièrement le vendeur. Sinon, tout fout le camp, non ? Bon, mais, pour continuer à répondre à votre question, l'origine de cette tradition, plus personne ne s'en souvient. C'est en fait un chansonnier toulonnais...
- Toulo quoi ? interrompit le Martien
- Toulonnais, de Toulon. C'est une ville du Sud de la France. Ce chansonnier, Félix Mayol, portait à sa boutonnière un brin de muguet lors de sa première apparition sur une scène parisienne au XIXème siècle. Comme cette soirée fut un triomphe, il en fit son porte-bonheur et relança la mode du muguet. 
- Encore une histoire d'influence. Vous êtes bizarres quand même : vous pouvez vous prêter à suivre comme un seul homme un Roi autant qu'un chanteur. 
- Ben, oui, il semble bien que vous ayez raison. Mais le muguet n'est devenu vraiment populaire en France qu'en 1900 où les grands couturiers parisiens décidèrent d'offrir chaque 1er mai un brin de muguet à leurs clientes.
- Ah, voilà l'esprit marchand...
- Non, non, non, cher Martien, l'esprit galant, ne vous y trompez pas ! 
- Très surprenant ça sur votre planète. Enfin, si je comprends bien, le muguet n'est devenu une tradition que grâce à un Roi, un chanteur et des couturiers.
- Il y a aussi une tradition plus ancienne. Le muguet est parfois appelé Larmes de Notre Dame, l'histoire raconte que la Vierge Marie,...
- Ah oui, j'ai déjà entendu parler de cette Marie, se permit JkYTµ, très heureux de constater qu'il progressait beaucoup ces derniers espaces-temps dans la connaissance de cette planète bizarre. Il s'agit bien de la mère de quelqu'un que vous nommez Jésus ?
- Oui, c'est ça. Et l'histoire dit que la Vierge Marie en pleurant son fils sur la croix -oui, parce qu'il a été crucifié... mais je n'ai pas le temps de vous expliquer pourquoi là, et puis, on dériverait trop, en rapport avec votre question....Enfin, pour la petite histoire et ne pas faire trop long, c'est pour ça qu'il fut appelé Jésus-Christ, Christ comme Croix
- Ah ?! Bien d'accord. fit le martien, mémorisant cela dans le chapitre Système Solaire/Planète Terre/Homme/Traditions/Religions
- L'histoire dit, donc, qu'elle pleura des fleurs de muguet. Alors, c'est devenu un symbole d'espoir d'un futur plus lumineux, plus heureux.
- Joli symbole. De la peine nait le bonheur. 
- Ah oui, je n'avais jamais pensé à ça comme ça, répondit le vendeur pensif et vraisemblablement un peu bousculé. 
- Mais j'ai entendu dire aussi qu'aujourd'hui c'était la fête du travail, interrogea le Martien. Il parait que pour la fête du travail, personne ne travaille. C'est vrai ?
- Bien sûr, et l'origine de cette fête est française. Fabre d'Eglantine en 1793 instaura que  le 1er pluviose- c'était une manière révolutionnaire de nommer les mois.. mais je ne veux pas trop m'étendre sur le sujet... on n'a pas trop le temps là- serait la fête du travail. Et c'est pour cela que pendant très longtemps, on portait une églantine rouge ou rose à sa boutonnière en signe de participation à cette fête. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'un sinistre sire de la pauvre république française de la deuxième guerre mondiale, le maréchal Pétain, instaura le muguet comme fleur du 1er mai, pour supprimer toute idée révolutionnaire à cet événement. Voyez ? Cette fleur est incroyable : elle porte tant de symbole, tant de traditions avec elle, c'est magnifique, vous ne trouvez pas ?
- Si, si, bien sûr. Je vous remercie de toutes ces précisions. Ça m'en apprend beaucoup sur vous. Mais je voulais vous poser une dernière question, si vous me le permettez.
- Une dernière alors. Il faut que je travaille moi... Le 1er mai c'est qu'une fois par an.

- Vous êtes un peuple regardé par beaucoup de peuples de votre planète à cause de son histoire faite de rebellions, de résistances et de révolutions. Comment expliquez-vous qu'une tradition instaurée par un fasciste comme ce Pétain n'ait pas été depuis longtemps effacée en choisissant de revenir à l'églantine ?


N'attendant pas la réponse du vendeur interloqué, JkYTµ se téléporta à Kyoto le jour des cerisiers en fleurs.