mercredi 23 février 2011

Pourquoi l'Actinobaccilose touche l'ensemble de nos responsables ?

Nous vivons en ce moment en direct des changements d'envergure qui vont à n'en pas douter marquer notre époque : révolutions démocratiques des pays arabes, réorganisation de nos entreprises pour faire face à la mondialisation, éveil des consciences pour la protection de notre planète. L'actinobaccilose touche une grande partie des responsables touchés par ces mutations profondes et qui doivent s'exprimer pour apaiser ou simplement pour répondre aux questions. L'actinobaccilose est une pleuropneumonie, en général de forme suraiguë à aiguë, hémorragique-nécrotisante, qui apparaît principalement chez les porcelets et les porcs à l’engrais. Elle a la particularité de toucher les muqueuses et notamment la langue de ces animaux magnifiques que nous rapprochons trop vite de la saleté et des immondices. Autrement dit, l'actinobaccilose est également appelée la Langue de bois. La langue de bois attaque les muqueuses et empêche un usage normal de cet organe indispensable à la parole vraie. En période de changement, les voix s'élèvent et les langues s'alourdissent. Écoutez-les et imaginez leur mal-être ou les compromis qu'ils sont contraints de faire avec leur conscience pour dire des contrévidences. Pensez à ceux qui ne les croient pas. Pensez aussi à ceux qui les écoutent et qui les croient.
Pourquoi dans des contextes de changement éprouve-t-on le besoin d'annoncer que le changement n'existe pas ? Pour l'empêcher ? Pari perdu d'avance ! Pour le freiner ? Perdu d'avance ! Pour les accélérer alors ? Peut-être. Lorsque ces annonces sont lancées, c'est souvent trop tard et les tentatives vaines. Alors pourquoi ceux qui sont aux manettes éprouvent-ils le besoin de communiquer que rien ne bouge: MAM qui conserve la confiance du gouvernement, Continental qui dit que rien ne vas se passer ou les producteurs d'OGM que ce qu'ils ont fait n'ont aucun impact ?

Pourquoi dans un inévitable changement, les responsables éprouvent-ils le besoin de dire "Chuuut ! Dormez tranquilles ! Tout va bien ! Rien ne change!" ?

dimanche 20 février 2011

Testez votre tolérance à l'ambiguïté

Dans son livre "Intuition at work"(Ed. Currency&Doubleday- 2003), Gary Klein pointe du doigt le lien entre prise de décision et tolérance à l'ambiguïté. En effet, certains d'entre nous n'aime pas prendre des décisions sans avoir une connaissance complète et précise de la situation. D'autres, au contraire, n'ont pas de difficultés à le faire. Le risque ne leur fait pas peur : ils aiment ça.
Pour mesurer votre tolérance à l'ambiguïté, lisez les propositions qui vous sont faites et attribuez leur une note les en fonction de l'échelle suivante :
  • Tout à fait en désaccord = 1
  • En désaccord = 2
  • Assez en désaccord = 3
  • Ni en accord, ni en désaccord = 4
  • Assez d'accord = 5
  • D'accord = 6
  • Tout à fait d'accord = 7
  1. Un expert qui n'apporte pas une réponse catégorique ne connait probablement pas grand chose à son sujet
  2. J'aimerais bien vivre dans un pays étranger pendant un certain temps
  3. Il n'y a aucun problème sans solution
  4. Les gens qui programment leur vie manquent souvent de joie de vivre
  5. Savoir clairement ce que l'on a à faire et comment on doit le faire est la caractéristique d'un bon métier
  6. C'est plus drôle de s'attaquer à un problème compliqué que de solutionner un problème simple
  7. Sur le long terme, il est possible d'obtenir plus de résultats en résolvant de petits problèmes que de solutionner de grands problèmes complexes.
  8. Souvent les gens les plus intéressants et stimulants sont ceux qui ne soucient pas d'être différents et originaux.
  9. Avoir affaire à ce que nous connaissons est toujours préférable que d'avoir affaire avec ce qui ne nous est pas familier.
  10. Les gens qui veulent avoir des réponses tranchées -Oui ou non- n'imaginent pas la complexité des choses.
  11. Une personne dont la vie est réglée, sans surprise ni événement inattendu doit s'en féliciter tous les jours.
  12. Nous ne possédons pas d'informations suffisantes dans la plupart de nos décisions les plus importante.
  13. Je préfère les réunions, les réceptions, les soirées dans lesquelles je connais beaucoup de monde.
  14. Les enseignants ou les tuteurs qui donnent des missions imprécises donnent l'opportunité de démontrer notre initiative et notre originalité.
  15. Il est préférable d'avoir des valeurs et des idéaux communs.
  16. un bon enseignant est celui qui fait vous vous interroger sur votre façon de regarder les chose
Additionnez tous les scores que vous avez choisis pour les questions impaires.
Renversez tous les scores que vous avez choisis pour les question paires ; exemple; si vous avez choisi 1 pour la question n°2, comptez 7, si vous avez choisi 2 pour la question n°4, comptez 6, etc.
Additionnez ensuite ce total avec celui obtenu pour les questions impaires.

La moyenne de tolérance de la plupart des personnes se situe entre 44 et 48. Plus haut que 48, vous avez une tolérance plus faible. Plus bas que 44, votre tolérance à l'ambiguïté est plus élevée.

Traduction du test, page 119 de l'ouvrage de Gary Klein. "Intuition at work"-2003-

dimanche 13 février 2011

Les Egyptiens donnent au monde une leçon de changement

Les Égyptiens viennent de donner au monde une leçon de changement. Douloureuse et courageuse colère, ténacité face à la résistance du pouvoir, solidarité des Égyptiens- le peuple ne fait plus qu'un-prises de positions géographique (la place Tahrir devient le lieu du changement- et idéologique- "Moubarak, dégage !" , nouvelle Constitution, nouveau Régime, slogans révolutionnaires déjà entendus ailleurs- les symboles sont forts dans ces moments de mutation profonde, ils servent à fournir de nouveaux repères, à rassurer, à redonner de l'espoir-, et puis, peur de l'inconnu, désespoir de voir revenir le passé, et enfin, libération et explosion d'une joie immense- belle et indispensable énergie pour renaitre, panser ses blessures et prendre un nouveau départ.

Autant de ressources nécessaires lorsque nous nous attaquons à un changement : des convictions profondes, une conscience éclairée de la réalité, une assurance que nous pouvons faire bouger les choses, la colère, la ténacité, la solidarité, la mise en place de nouveaux repères, la résistance à la peur et au désespoir, et face à ces épreuves, une capacité à agir seul. Le peuple ne faisait qu'un, seul face à son dictateur : nous, autour d'eux, n'avons pu qu'observer leur transition avec des yeux attentifs et émerveillés.

Changer et bouger est un acte solitaire. Les Égyptiens se sont retrouvés seuls face à leur destin, seuls sans être isolés, seuls et ensemble, seuls et soutenus. La solitude face au changement est une caractéristique qu'on retrouve dans de nombreux changements subis ou désirés. La capacité à tenir le coup dans ces moments de solitude constitue pour chacun d'entre nous une ressource essentielle. en conservant sur nous et ce qui nous entoure un œil toujours neuf. Comment nourrir cette ressource et la conserver à disposition pour nous préparer à nos propres changements ? Question centrale et paradoxale qui touche à nos capacités à rester seuls au milieu des autres tout en restant solidaires dans les prochaines transitions qui ne manqueront pas d'arriver.

Le changement reste fragile. Ce matin, Dimanche 13 février, des coups de feu ont été encore entendus place Tahrir...

dimanche 6 février 2011

Nomanager : le manager du changement

17% des gens sont des travailleurs nomades en Europe, près de 25% aux États-Unis ; tendance de fond ? Assurément. Les nouvelles technologies le permettent mais pas seulement. Les maturités sont là et permettent cette révolution. La fonction d'un manager dans l'entreprise d'aujourd'hui (ou d'hier?) est de faire faire aux personnes qui font partie de son équipe des choses qui doivent être faites... Plus enthousiasmant comme vision peut-être ? Allez ! Osons la définition du leadership d'Eisenhower : "Leadership : the art of getting someone else to do something you want done because he wants to do it". C'est mieux non ? Oui, mais pas encore assez pour les gens qui, dans tous les systèmes, sont là pour "faire avancer le schmilblick" surtout quand la distance, le changement permanent et l'incertitude se font plus présents. Les bosseurs - ceux qui roulent leur bosse- veulent aujourd'hui savoir pourquoi ils travaillent, quelle contribution ils apportent et surtout pourquoi ils le feraient ici plutôt qu'ailleurs.

Les managers sont morts : les nomanagers viennent prendre leur place, enfin !
Qui sont-ils ?
Ils sont là où on ne les attends pas, ils sont là où ça réussit, là ou l'ordre n'est plus de mise - je veux parler ici de la directivité mais aussi du "tout bien rangé"-, ils sont là où ça bouge, là où ça change, là où c'est différent. Quand l'environnement change, ceux qui sont dans le système et qui veulent le faire changer prennent des rôles de meneurs du changement : des nomanagers !

Ils sont alertes, solidaires et non-attachés au pouvoir.
En alerte de ce qui se passe, les yeux en éveil, la conscience hyperactive et l'action au cœur du ventre, ils sont capables de transmettre leur passion à partir d'intuitions fulgurantes, comme le jouer de flûte d'Hamelin qui par sa musique sauva la population de cette ville. Les habitants, mauvais bougres, refusèrent de le payer et le chassèrent à coup de pierre. Ce qu'il fit avec les enfants de la ville ensuite pour se venger ne mériterait pas une médaille.
La solidarité est une valeur nomade. Regardez les motards se faire des signes lorsqu'ils se croisent, les randonneurs, même rituel. Le nomadisme semble entrainer des comportements proches de la coopération. Le "chef" aujourd'hui doit incarner la solidarité : face aux épreuves, face aux imprévus, face aux incertitudes.
Les nomanagers doivent faire aussi preuve de non-attachement au pouvoir. On entend beaucoup parler de la Génération Y et notamment de leur refus de l'autorité. Moins une question de génération que d'une évolution de nos sociétés, cette tendance se confirme tous les jours. Les managers du changement ne doivent plus faire preuve d'autorité : ils doivent exercer leur influence pour donner envie à leur équipe de se mettre en mouvement.

Les derniers événements en Tunisie et en Égypte montrent la répulsion des peuples à l'autorité. Pourquoi voudriez-vous que le monde du travail y échappe ?