mardi 11 décembre 2012

"Mieux accepter et utiliser notre intuition" Conférence à Montréal 9 avril 2013

"Mieux accepter et utiliser notre intuition" Invité pour une conférence aux Belles Soirées de l'Université de Montréal le 9 avril 2013. Très honoré ;) 

Le mardi 9 avril avec Yann Coirault
Notre intuition nous permet de savoir avant de savoir, elle nous fournit des indications, nous alerte, amplifie des signaux faibles. Elle nous donne l’occasion, si tant est que l’on soit à son écoute, d’explorer très vite, consciemment et inconsciemment, la voie à choisir. L’intuition, cette capacité que nous possédons tous, vient à notre secours dans de nombreuses situations. Comment mieux l’accepter et l’utiliser pour prendre les bonnes décisions quant aux changements que nous voulons entreprendre ?

Cette conférence interactive a pour objectif d’expérimenter ces nouvelles capacités intuitives que nous pouvons solliciter au quotidien pour prendre des décisions plus efficaces.Pour en savoir plus et vous inscrire

jeudi 6 décembre 2012

Intuition et coopération


Sources : Intuition et coopération. Integral Personnality
Source : David G. Rand, Joshua D. Greene & Martin A. Nowak, "Spontaneous giving and calculated greed", Nature, Vol. 489, N° 7416, 20 septembre 2012, p. 427-430.

dimanche 2 décembre 2012

Deuil (2)

Le marcheur n’avait pas encore trouvé de prothèse pour marcher avec ce fardeau. La lumière s’était éteinte et il avançait à tâtons dans un monde nouveau. Il ne voyait pas clair dans ce chemin nouveau. Qu’allait-il y faire ? Comment allait-il s’y prendre ? Allait-il s’épanouir comme le papillon défroissant ses ailes ? Probablement. Cela passerait par des chemins noueux, des bifurcations impossibles, des virages à rebours, des côtes épuisantes, des descentes vertigineuses. Après la culpabilité, que pouvait-il y avoir ? La capacité d’affronter le passé, les souvenirs, la volonté de s’exposer à la douleur du souvenir ; il le savait. Ces douleurs volontaires, un peu masochistes pour mieux se guérir, le marcheur savait que cela faisait partie du processus de convalescence. S’infliger de revivre, de repenser, de revoir, de se remémorer pour mieux revivre, mieux se retrouver, se réapprendre. Apprendre à relier ce passé à ce présent incompréhensible, par quelques fils ténus et acceptables. Continuer sur cette toile à reconstruire un pont entre les temps, patiemment, avec opiniâtreté, avec ténacité, entêtement, parce que sans toile, pas de passage, sans pont, point de salut. Pont de fils, pont de bois, souplesse et solidité mariées, l’arbre foudroyé repousserait, la sève, force de vie, alimenterait cette progression élémentaire, naturelle, vigoureuse. Pas dans la même direction, probablement. Sa croissance serait déviée. Vers un autre avenir, comme si la route était devenue impasse ; à continuer tout droit, le néant ne serait pas loin. La reconstruction patiente, humble et solitaire se ferait plus belle si les nouvelles pousses se nourrissaient des anciennes. Et le marcheur savait cela difficile. Rien ne se crée : tout se transforme ! La compréhension de ce qu’il avait appris et de ce qu’il apprendrait de cette bombe, injuste, soudaine, inexplicable tombée un jour dans ce jardin devenu cimetière, la compréhension et la conscience des modifications profondes, des mutations irréversibles, des transformations de ses valeurs, de son identité mais aussi de la découverte de ce qu’il était venu faire sur cette planète pouvaient devenir un carburant de vie nouvelle.
Jamais la blessure ne disparaîtra ; les traces de la blessure pourront un jour peut-être faire moins mal, s’adouciront un peu, s’arrondiront pour faire partie intégrante de la nouvelle silhouette, du nouvel arbre à nouveau en croissance.

Le plus grand voyage pour le nomade c’est la mort. Le marcheur se souvint d’une phrase qu’il avait lue :

« Le vrai nomade ne meurt pas pour garder une terre mais pour conserver le droit de la quitter » 
Jacques Attali- Chemins de sagesse Traité du labyrinthe