dimanche 6 février 2011

Nomanager : le manager du changement

17% des gens sont des travailleurs nomades en Europe, près de 25% aux États-Unis ; tendance de fond ? Assurément. Les nouvelles technologies le permettent mais pas seulement. Les maturités sont là et permettent cette révolution. La fonction d'un manager dans l'entreprise d'aujourd'hui (ou d'hier?) est de faire faire aux personnes qui font partie de son équipe des choses qui doivent être faites... Plus enthousiasmant comme vision peut-être ? Allez ! Osons la définition du leadership d'Eisenhower : "Leadership : the art of getting someone else to do something you want done because he wants to do it". C'est mieux non ? Oui, mais pas encore assez pour les gens qui, dans tous les systèmes, sont là pour "faire avancer le schmilblick" surtout quand la distance, le changement permanent et l'incertitude se font plus présents. Les bosseurs - ceux qui roulent leur bosse- veulent aujourd'hui savoir pourquoi ils travaillent, quelle contribution ils apportent et surtout pourquoi ils le feraient ici plutôt qu'ailleurs.

Les managers sont morts : les nomanagers viennent prendre leur place, enfin !
Qui sont-ils ?
Ils sont là où on ne les attends pas, ils sont là où ça réussit, là ou l'ordre n'est plus de mise - je veux parler ici de la directivité mais aussi du "tout bien rangé"-, ils sont là où ça bouge, là où ça change, là où c'est différent. Quand l'environnement change, ceux qui sont dans le système et qui veulent le faire changer prennent des rôles de meneurs du changement : des nomanagers !

Ils sont alertes, solidaires et non-attachés au pouvoir.
En alerte de ce qui se passe, les yeux en éveil, la conscience hyperactive et l'action au cœur du ventre, ils sont capables de transmettre leur passion à partir d'intuitions fulgurantes, comme le jouer de flûte d'Hamelin qui par sa musique sauva la population de cette ville. Les habitants, mauvais bougres, refusèrent de le payer et le chassèrent à coup de pierre. Ce qu'il fit avec les enfants de la ville ensuite pour se venger ne mériterait pas une médaille.
La solidarité est une valeur nomade. Regardez les motards se faire des signes lorsqu'ils se croisent, les randonneurs, même rituel. Le nomadisme semble entrainer des comportements proches de la coopération. Le "chef" aujourd'hui doit incarner la solidarité : face aux épreuves, face aux imprévus, face aux incertitudes.
Les nomanagers doivent faire aussi preuve de non-attachement au pouvoir. On entend beaucoup parler de la Génération Y et notamment de leur refus de l'autorité. Moins une question de génération que d'une évolution de nos sociétés, cette tendance se confirme tous les jours. Les managers du changement ne doivent plus faire preuve d'autorité : ils doivent exercer leur influence pour donner envie à leur équipe de se mettre en mouvement.

Les derniers événements en Tunisie et en Égypte montrent la répulsion des peuples à l'autorité. Pourquoi voudriez-vous que le monde du travail y échappe ?



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