dimanche 9 septembre 2012

Immobile mobilité des glaciers


Chris est géologue. Il m’accompagne lors d’une randonnée en montagne. Il a voué sa vie à l’étude et à l’observation de la Terre en surface et en profondeur. Il est en quelque sorte un observateur de l’espace-temps. La matière qu’il observe est vieille parfois de plusieurs millions d’années. Du coin de leurs éclats de quartz ou de calcite, ces minéraux nous donnent de belles visions du passé. Ils nous disent aussi comment ils ont résisté aux changements climatiques qu’ils ont subit. 

-   Chris, dis-moi, comment se fait-il que cette pierre soit plissée. On dirait une peau de Shar-pei, tu sais, ce chien d’origine chinoise souvent de couleur fauve.

-    Oui, il y en a beaucoup par ici. Nous sommes sur un ancien passage de glacier.

-   Un glacier qui passe ? fis-je l’air étonné

- Oui. Pour expliquer ce phénomène, il faut comprendre comment se constitue un glacier et comment il évolue. Tout glacier est constitué de trois zones : la zone d'accumulation où la pluie se transforme en glace, la zone de transport  où le glacier est le plus épais et la zone d'ablation enfin où la fonte importante provoque la formation d'une colline ou d'un amas désorganisé de glace.

-   D’accord. Et alors ?

-  Et bien, c’est dans la zone de transport que l'érosion glaciaire est à son maximum. Les pierres y sont soumises à des forces gigantesques, plusieurs tonnes par centimètre carré. Les plis que tu vois sur cette pierre sont le résultat d’un frottement entre sa surface et les amas de pierre et de glace qui lui sont passés sur le dos. Belle résistance non ? Souplesse de la pierre, dureté relative et mouvement minéral ; tout dépend bien des conditions qui l’entourent. Tout bouge en fait, tu sais, même l’immobile. Il parait que les moines zen s’entrainent à regarder les pierres bouger, me fit-il avec un clin d’œil.

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