dimanche 19 septembre 2010

Labyrinther : aimer se perdre

Leh, Ladakh, fin de journée, nous nous enfonçons mon amie et moi dans les méandres de la ville. Nez au vent, sourire aux lèvres, nous nous laissons emmener par les pierres, les détours et les pentes. Ruelles du quartier commerçant, peu de touristes sont là, marché sur charrettes, les Ladakhis se pressent, le muezzin appelle à la prière dans le quartier musulman, les commerces ferment précipitamment et les fidèles se dépêchent, la nuit tombe, nous pressons aussi le pas, le nez au vent, les sens en alerte, nous débouchons sur la grande place où ont lieu les grands rassemblements. La place est vide. Nous repérons la direction que nous devons prendre pour rentrer, les impasses se succèdent, les retours en arrière, les écarts imposés par les maisons, nous nous éloignons, puis nous nous rapprochons, nous labyrinthons avec bonheur et inquiétude. La nuit se fait plus épaisse, nous nous guidons aux bruits du torrent proche : il nous attire, puis nous bloque, un sauveur miraculeux nous oriente vers le pont qui traverse le torrent à quelques dizaines de mètres de là. Nous nous retrouvons sur une route plus connue plus dégagée qui nous emmène vers notre destination.
Labyrinther c'est aimer se perdre, c'est aimer ressentir ce petit picotement d'inquiétude, c'est aimer croire qu'on est arrivés et que finalement, non, c'est aimer être dans l'abandon dans le mouvement maitrisé, c'est aimer faire confiance à tous ses sens, c'est aimer faire confiance à son intuition, c'est aimer accueillir l'inattendu parce qu'il arrive toujours et c'est aimer le voir comme un ami parce qu'il le deviendra.
Essayez, allez-y, perdez-vous pour mieux vous retrouver !

*Noeud tibétain ou nœud sans fin, nœud de la vie infinie et de la félicité. Il représente l'interdépendance de toutes choses, ou loi des causes et des effets. Il symbolise l'union de la sagesse et de la compassion.

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