Mais pourquoi parlez-vous toujours de travail ? dit JkYTµ *le Martien à un monsieur équipé d'une drôle de coque sur la tête, d'un gilet jaune fluo et d'un drôle de boitier noir avec une grosse antenne (probablement un accessoire signe de supériorité, pensa le martien).
- Pas vrai ! On parle aussi de turbin, de boulot, de taf, de job, de bizeness...
- Ouh la. Je ne connaissais pas tous ces mots...
JkYTµ se dit que le monsieur voulait obtenir grâce à ses yeux en essayant de lui apprendre des mots nouveaux... et puis, il se dit que non. Le monsieur voulait seulement parler, et c'était déjà bien. D'autres l'avaient moins bien accueilli avec ses questions bizarres lire ici "Mais pourquoi faites-vous la fête le Jour de l'an?"
- J'ai rencontré il y a peu de temps un médecin qui m'a dit que le mot travail était aussi utilisé chez vous quand une femme allait accoucher de son enfant.
- Ah oui ! C'est vrai ! dit le monsieur au gilet jaune, un peu perturbé.
- Et le même médecin m'a dit que le mot "travail" venait d'un ancien mot "Tripalium" qui était un instrument de torture. C'est bizarre d'appeler quelque chose que vous semblez faire tous les jours à une torture ou une souffrance.
- Ben... oui... je sais pas ... répondit le monsieur un peu bougon. Bon, j'ai du travail ! Alors, bon, voilà, je vais devoir...
- Vous voyez ? Vous recommencez ! l'interrompit JkYTµ, amusé.
- Ecoutez, c'est pas moi qui fait la langue française, hein ? j'y peux rien moi.
JkYTµ se dit que la conversation avait bien commencé mais qu'elle commençait à déraper. Il devait calmer un peu le jeu.
- Je ne voulais pas vous embêter en vous posant cette question, vous savez. C'est juste que je m'interroge. Et quand je m'interroge, j'interroge la personne qui me semble adaptée pour réfléchir avec moi. Alors, j'ai une autre question.
- Allez-y, fit le monsieur, un peu impatient mais plus enclin à répondre.
- Le travail est-il pour vous une souffrance ?
- Heu ! Non ! Enfin, ça dépend des jours.
- C'est-à-dire ?
- Et bien, parfois, on se fait mal, avec des outils ou des charges à porter.
- Oui, je vois que vous travaillez avec des grosses machines et puis, vous creusez des trous et puis vous semblez aussi construire des choses.
- Oui, voyez ! On travaille pas devant un ordinateur !
- Et si vous deviez travailler devant un ordinateur ?
- Alors, là, ce serait une vraie souffrance, je crois. Je déteste ça.
- Parce que ce n'est pas la même souffrance ? interrogea l'extra-terrestre
- Non, pas du tout. Quand je me coupe ou que je me fais mal à un muscle, je peux le soigner. Quand je dois soigner une souffrance qui vient d'un problème d'envie, je ne sais plus la soigner ; l'envie, ça s'invente pas...
- Et vous croyez que c'est pour ça que vous appelez le boulot le "travail" ? Ça voudrait dire que les gens font quelque chose qu'ils n'ont pas envie de faire ou qui les font souffrir ?
- J'avoue que je ne sais pas répondre à votre question, fit le monsieur dépité. Ce que je sais, moi, c'est que j'aime mon boulot et que j'y viens tous les matins avec le sourire. Si les gens n'aiment pas ce qu'ils font, ils devraient changer, voilà tout. Mais, je sais que parfois ce n'est pas si facile d'avoir le choix.
Le martien et le monsieur se dévisagèrent un instant, comme pour mesurer l'écart qu'il y avait entre eux. Et puis, le monsieur, se redressa, le menton en avant.
- Mais, dites-moi, et vous, enfin... je veux dire, chez vous, enfin... là-haut, le travail, c'est quoi ?
JkYTµ prit quelques instants avant de répondre.
- Nous, on n'a pas de "travail" à proprement parlé. Nous parlons plutôt - aux erreurs de traduction près- d'oeuvre, de construction, de projet, de partage. Nous associons donc le mot travail à son résultat, et donc le mot travailleur à ce qu'il fait : ouvrier, constructeur, projeteur, partageur.
- Nous faisons ça aussi. Mais le mot travail, le mot commun à tous ceux qui font quelque chose, comment le traduisez-vous ?
Là encore, le martien prit son temps. Ce n'était pas facile de répondre à cette question. Il n'y avait pas d'argent sur sa planète et le rapport au travail était donc différent. Leur civilisation était organisée autour du partage de l'énergie et de la pensée, pas autour de la création de la richesse comme c'était encore la cas ici.
- Je crois que le mot qui s'en rapproche le plus est le mot "^§¤¤^p" qui se rapproche assez de deux de vos mots "accomplissement" et "quiétude".
- Ah oui ! Pas mal ! Je crois que je fais ça la plupart du temps alors. Enfin, pour la quiétude, la tranquillité, je crois que je dois faire encore des efforts, fit le monsieur en souriant.
- Tant mieux ! lui répondit le martien
- Bon, je dois vous laisser...j'ai des choses à accomplir, s'amusa l'homme au gilet jaune, la coque sur la tête et le boitier noir à la ceinture.
- Merci de m'avoir parlé. C'était très intéressant. Merci aussi de mettre du cœur à votre ouvrage. Du coup, j'en ai encore plus sur le mien.
- Ah oui ? Et c'est quoi votre ouvrage ? s'enquit le monsieur
- Probablement de récolter des surprises pour cultiver un futur plus surprenant. Je vous souhaite une belle continuation cher Monsieur.
* JkYTµ : prononcer ki é tu
- Pas vrai ! On parle aussi de turbin, de boulot, de taf, de job, de bizeness...
- Ouh la. Je ne connaissais pas tous ces mots...
JkYTµ se dit que le monsieur voulait obtenir grâce à ses yeux en essayant de lui apprendre des mots nouveaux... et puis, il se dit que non. Le monsieur voulait seulement parler, et c'était déjà bien. D'autres l'avaient moins bien accueilli avec ses questions bizarres lire ici "Mais pourquoi faites-vous la fête le Jour de l'an?"
- J'ai rencontré il y a peu de temps un médecin qui m'a dit que le mot travail était aussi utilisé chez vous quand une femme allait accoucher de son enfant.
- Ah oui ! C'est vrai ! dit le monsieur au gilet jaune, un peu perturbé.
- Et le même médecin m'a dit que le mot "travail" venait d'un ancien mot "Tripalium" qui était un instrument de torture. C'est bizarre d'appeler quelque chose que vous semblez faire tous les jours à une torture ou une souffrance.
- Ben... oui... je sais pas ... répondit le monsieur un peu bougon. Bon, j'ai du travail ! Alors, bon, voilà, je vais devoir...
- Vous voyez ? Vous recommencez ! l'interrompit JkYTµ, amusé.
- Ecoutez, c'est pas moi qui fait la langue française, hein ? j'y peux rien moi.
JkYTµ se dit que la conversation avait bien commencé mais qu'elle commençait à déraper. Il devait calmer un peu le jeu.
- Je ne voulais pas vous embêter en vous posant cette question, vous savez. C'est juste que je m'interroge. Et quand je m'interroge, j'interroge la personne qui me semble adaptée pour réfléchir avec moi. Alors, j'ai une autre question.
- Allez-y, fit le monsieur, un peu impatient mais plus enclin à répondre.
- Le travail est-il pour vous une souffrance ?
- Heu ! Non ! Enfin, ça dépend des jours.
- C'est-à-dire ?
- Et bien, parfois, on se fait mal, avec des outils ou des charges à porter.
- Oui, je vois que vous travaillez avec des grosses machines et puis, vous creusez des trous et puis vous semblez aussi construire des choses.
- Oui, voyez ! On travaille pas devant un ordinateur !
- Et si vous deviez travailler devant un ordinateur ?
- Alors, là, ce serait une vraie souffrance, je crois. Je déteste ça.
- Parce que ce n'est pas la même souffrance ? interrogea l'extra-terrestre
- Non, pas du tout. Quand je me coupe ou que je me fais mal à un muscle, je peux le soigner. Quand je dois soigner une souffrance qui vient d'un problème d'envie, je ne sais plus la soigner ; l'envie, ça s'invente pas...
- Et vous croyez que c'est pour ça que vous appelez le boulot le "travail" ? Ça voudrait dire que les gens font quelque chose qu'ils n'ont pas envie de faire ou qui les font souffrir ?
- J'avoue que je ne sais pas répondre à votre question, fit le monsieur dépité. Ce que je sais, moi, c'est que j'aime mon boulot et que j'y viens tous les matins avec le sourire. Si les gens n'aiment pas ce qu'ils font, ils devraient changer, voilà tout. Mais, je sais que parfois ce n'est pas si facile d'avoir le choix.
Le martien et le monsieur se dévisagèrent un instant, comme pour mesurer l'écart qu'il y avait entre eux. Et puis, le monsieur, se redressa, le menton en avant.
- Mais, dites-moi, et vous, enfin... je veux dire, chez vous, enfin... là-haut, le travail, c'est quoi ?
JkYTµ prit quelques instants avant de répondre.
- Nous, on n'a pas de "travail" à proprement parlé. Nous parlons plutôt - aux erreurs de traduction près- d'oeuvre, de construction, de projet, de partage. Nous associons donc le mot travail à son résultat, et donc le mot travailleur à ce qu'il fait : ouvrier, constructeur, projeteur, partageur.
- Nous faisons ça aussi. Mais le mot travail, le mot commun à tous ceux qui font quelque chose, comment le traduisez-vous ?
Là encore, le martien prit son temps. Ce n'était pas facile de répondre à cette question. Il n'y avait pas d'argent sur sa planète et le rapport au travail était donc différent. Leur civilisation était organisée autour du partage de l'énergie et de la pensée, pas autour de la création de la richesse comme c'était encore la cas ici.
- Je crois que le mot qui s'en rapproche le plus est le mot "^§¤¤^p" qui se rapproche assez de deux de vos mots "accomplissement" et "quiétude".
- Ah oui ! Pas mal ! Je crois que je fais ça la plupart du temps alors. Enfin, pour la quiétude, la tranquillité, je crois que je dois faire encore des efforts, fit le monsieur en souriant.
- Tant mieux ! lui répondit le martien
- Bon, je dois vous laisser...j'ai des choses à accomplir, s'amusa l'homme au gilet jaune, la coque sur la tête et le boitier noir à la ceinture.
- Merci de m'avoir parlé. C'était très intéressant. Merci aussi de mettre du cœur à votre ouvrage. Du coup, j'en ai encore plus sur le mien.
- Ah oui ? Et c'est quoi votre ouvrage ? s'enquit le monsieur
- Probablement de récolter des surprises pour cultiver un futur plus surprenant. Je vous souhaite une belle continuation cher Monsieur.
* JkYTµ : prononcer ki é tu
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